jeudi 11 mai 2017

6 Mois en RDC - 6 MONTHS IN DRC


Il y a tellement de choses a célébrer en ce mois de mai: 

6 mois déjà que je travaille dans l'Est de la République Démocratique du Congo, dans la région des grands Lacs et plus exactement dans la ville de Goma. Mon Dieu que le temps passe vite: 6 mois où j'ai tout recommencé à zero, un nouvel environnement professionnel, de nouvelles rencontres, s'adapter à une nouvelle vie, 6 mois de challenge, 6 mois de rires, de pleurs et d'aventures, 6 mois pour se re créer une bulle (que je n'ai toujours pas tout à fait reussi à mettre au point) et également 6 mois de voyages car tous les 2 mois je dois sortir du Congo pour environ une semaine.

Le mois de mai, c'est aussi se remémorer mon ami Michael Hampshire qui nous a quitte il y'a 2 ans. Encore une fois le temps file: Mic est mort à Kabul dans un convoi de l'Union Européenne qui quittait l'aéroport. Je me souviens encore de ce dimanche matin aux environs de 9h30 lorsqu'un ancien collègue de l'Ambassade du Royaume-Uni m'a appelé en me disant "Dee, tu as vu l'article sur l’anglais qui est mort à Kabul, eh bien il s'agit de Mic". Tout s'est écroulé! Et dire qu'une semaine auparavant je discutais avec lui; d'ailleurs je n'ai jamais réussi à effacer son numéro de telephone! Il n'avait que 29 ans et allait se marrier quelques mois plus tard. Mic c'etait cet homme qui prenait toujours le temps de m'écouter et de me conseiller peu importe qu’il soit très occupé, cet homme toujours de bonne humeur et que rien ne semblait atteindre. Une énorme bulle de bonheur et dans exactement six jours, ce sera l'anniversaire de sa mort. Je te souhaite deja un Joyeux Anniversaire en avance Monsieur Moet et comme toujours un verre de bulle sera levé en ton honneur. Une pensée pour toi tous les jours ainsi qu’à ta famille. 

Michael Hampshire - 17 May, 2015


Le mois de mai, c'est aussi faire un bilan de ces six mois en me posant les questions suivantes:
  1. Est ce que je suis heureuse?
  2. Est ce que je suis là où je souhaite être dans ma vie? et d’un point de vue professionnel et d’un point de vue personnel
  3. Réfléchir à mon avenir et surtout savoir quelles sont les prochaines directions que je souhaiterai prendre.
Je répondrai à ces trois questions à la fin de cet article; mais en attendant reprenons depuis le début avant mon arrivée au Congo.
Avant d'arriver au Congo, je travaillais à Bamako (au Mali, chez moi): j'avais des postes plus ou moins intéressants mais j'avais besoin d'une expérience internationale pour booster mon CV et qui sait peut-etre ma carrière, mais je n'aime pas trop utiliser ce terme car j'ai trop souvent l'impression que les carriéristes mettent de côté leurs vies personnelles pour se consacrer corps et âmes au travail. Je travaille pour l'ONU et qui dit ONU dit "expérience internationale" et l'annonce d'un poste au Congo m'est tombé dessus comme une réponse à des prières même si au préalable je ne cherchais vraiment pas à aller aussi loin de chez moi. Le Congo c'est un rêve depuis que j'avais 23 ans et le Monsieur tout là haut a effectivement répondu positivement à ce rêve. La décision de quitter ma famille dont je suis très proche, et encore le mot est faible, je suis une grande fan de ma famille au sens large et je remercie Dieu tous les jours de les avoir autour de moi. Je suis très chanceuse d’être entouré d’autant d’amour, de soutien, de respect et d’affection et je n’imagine pas ma vie sans l’un d’entre eux. Bref, quitter tout cela, allait être un sacré challenge pour moi !
Je me suis demandée un million de fois si je prenais la bonne décision, est ce que j'y arriverai, est ce que je vais pouvoir supporter un tel éloignement géographique, est ce que je vais supporter de vivre dans une des zones les plus conflictuelles d'Afrique et finalement voila ça fait 6 mois que je suis là et honnêtement je n'ai pas vraiment vu le temps passer! 6 mois longs et intenses et un immense vide de ne pas pouvoir être avec ma famille ou de rater tous les anniversaires. 

Lorsque je suis partie, je me suis dit qu'il etait hors de question que l'éloignement mette une distance entre ma famille, mes amies, mes projets de bénévolat et moi et du coup je passe énormément de temps a écrire des messages, envoyer des photos, faire des WhatsApp call (vive la technologie) car il est hors de question que cette période me coupe de mon ancienne vie. Je pense qu’être au Congo m'apprend tous les jours sur moi-même et sur la vie en général... J ai eu plusieurs échanges avec des personnes plus âgées et plus expérimentées (travaillant dans ce milieu) qui m'expliquaient que travailler pour une mission de paix quand on est jeune est une des expériences les plus difficiles et qu'il faut être préparé mentalement, physiquement et avoir déjà une certaine stabilité dans sa vie. Comme je l'ai deja dit plus haut, c'est une sacré experience que je vis actuellement, je ne regrette rien et quand j'y arriverai au bout je suis sûre que j'en resortirai encore plus grande et sûrement plus forte et humble; mais ce n'est pas une expérience que je souhaiterai renouveler dans l'avenir.
Je tiens aussi à vous parler un peu de Goma qui est une sympathétique et troisième plus grande ville du Congo (environ deux millions d’habitants), située au bord du lac Kivu; la ville est en plein milieu du volcan actif Nyiragongo et d'un lac rempli d'une poche de méthane (je vous rassure, je m'y suis baignée et je n'ai pas eu la peau brûlée comme beaucoup peuvent le penser). D'ailleurs, tous les matins, je me lève en face du lac et c'est sûrement une des choses qui me manquera le plus le jour où je quitterai le Congo. L'Est du Congo ce n'est pas seulement la corruption, malheureusement les viols atroces de bébés, petites filles et de femmes pour détruire leurs appareils génitaux, de combats mais c'est aussi des gens qui vivent constamment avec la musique, qui aiment danser, qui aiment s’habiller de manière très classe et qui souffrent terriblement d’une longue et pénible crise politique. Des gens qui n'ont rien du tout et qui essaient de survivre au jour le jour. Je ne connais pas bien le Congo mais cette région est une des plus belles du pays et sûrement l'un des plus beaux et plus riches endroits que j'ai pu vu voir en Afrique. Je n’ai pas honte de dire que ces 6 derniers mois, je vis avec un immense sentiment de culpabilité par rapport à eux et par rapport au fait que je n’ai pas l’impression de contribuer à leur bien-être. 

Si un jour, vous avez l'occasion de visiter ce pays, venez dans l'Est et vous serez agréablement surpris. 
  
Pour revenir à mes 3 questions:
  1.  Le bonheur est tellement relatif, combien d'entre vous pourront me dire qu'ils sont pleinement heureux? Je pense être contente de ma vie pour le moment, mais je n'ai pas atteint le bonheur que je souhaite et cela fait partie d'un de mes objectifs pour l'année 2017.
  2. Je suis effectivement là où je souhaitais être dans ma vie surtout d'un point de vue professionnel. Chaque année je me fixe des objectifs et je suis assez fière de me rendre compte que depuis Presque trois ans j'ai atteins tous les objectifs que je m'etais fixée. D'un point de vue personnel, je ne suis clairement pas là ou j'aurai souhaité être et ce n'est que depuis mon arrivée au Congo que je me suis fixée certains objectifs par rapport à cela (j'en dirai peut-être un peu plus sur ce sujet là dans un prochain article). 
  3. Concernant mon avenir, comme je l'ai écrit plus haut, cette aventure m'a permis d'apprendre sur moi et de savoir quelle direction je souhaite prendre. Au jour d'aujourd'hui, je sais exactement où je veux aller en ce qui concerne le côté professionnel et je sais également ce que je veux d'un point de vue personnel. Il ne me reste plus qu’à trouver les outils pour y arriver. 
Voila, j'espère que mon article vous aura plus et n'hésitez pas à me laisser des commentaires!  


Goma - Lake Kivu

Goma - one of the good spot

Virunga National Park - Gorilla trekking



Masisi Region

Masisi Region




There are so many things to celebrate in May:

It has already been six months I have been working in the East of DRC (Democratic Republic of Congo), in the Great Lakes regions and more precisely in the city of Goma. Oh My, how time flies: six months where I have started everything from zero, a new professional environment, meeting new people, adapting myself to a new life, six months of challenges, six months of laughter, of crying, of ups and downs, six months of adventures, six months to recreate my bubble “comfort zone” (which I am still struggling to do so) and also six months of travelling because I have to be out of the country every two months for a period of one week.
May is also to celebrate and remember my dear friend Michael Hampshire that passed away two years ago. I am repeating it again, time goes so quickly: Mic died in Kabul in a European Union convoy that was leaving the airport. I still remember that Sunday morning at around 9.30 a.m when a former colleague of the British Embassy called me and said: “Dee, did you see the article about a British that died in Kabul, well it is Mic. Everything collapsed around me. One week before, I was exchanging whatsapp messages with him; by the way, I still did not succeed to remove his telephone number from my phone. He was only 29 years old and was about to get married a couple of months later. Mic was that man that was always taking time to listen and advise me no matter how busy he was; that man always in a good mood and that man that nothing seemed to reach. Mic was a huge bubble of happiness and in exactly six days, it will be time to remember him. I am already wishing you a Happy Birthday M. Moet and as always a bubble glass will be raised in your honour. Thinking of you every day and your family.


Michael Hampshire - 17 May, 2015

May is also about making an assessment of these six months by asking myself the following questions:
1.       Am I happy?
2.       Am I where I want to be in my life? From a professional and personal point of view?
3.       Reflect on my future and particularly find out what are the next paths I would like to take

I will answer these questions at the end of this article; but meanwhile, let’s start from the beginning before my arrival in Congo.

Before coming to Congo, I was working in Bamako (Mali, my hometown): I had more or less interesting positions but I needed an international experience to boost my CV or who knows my career! I do not like using the term “career” because I often have the feeling that career people put aside their personal lives to devote body and souls to work. I am working for the United Nations and who says UN says “international experience”; and the announcement of a post in Congo fell on me as a response to prayers even if I did not seek to go so far away from home. Congo is a dream since I was 23 years old and the powerful Man up there has made this dream come true. The decision to leave my family which I am very close to and the word is weak: I am a big fan of my family in the broad sense and I thank God every day to have them around me. I am very lucky to be surrounded by so much love, support, respect and affection and I cannot imagine my life without one of them. In short, to leave all this was going to be a real challenge for me.
I asked myself one million times if I made the right decision, will I be able to do it, to bear such a long distance (10 hours of flight plus three hours driving) to live in one of Africa’s most conflicted areas; and finally here I am, six months later I am still there and honestly I have not seen the time pass by! 6 long and intense months and a huge void of not being able to be with my family and miss all the celebrations.
When I left Bamako, I told myself there was no way that distance will create a gap between my family, my friends, my volunteer projects and me and, therefore, I spend a lot of time whatsapping, sending pictures, phone calls and so on (hooray technology). There was no way this experience will cut me off from my former life.

I think being in Congo teaches me every day about myself and about life in general… I had several exchanges with older and more experienced people (working in that area) who explained to me that working for a peacekeeping mission is one of the most difficult experiences for young people and that you need to be prepared mentally, physically and already have some stability in your life. As I said above, it is a great experience that I am living right now, I do not regret anything and when it will be the end I am sure I will come out of it stronger and more humble; but I do not wish to renew it in the future.
I also would like to introduce to you Goma, that is a nice and third largest city of Congo (about two million inhabitants), located on the shores of Lake Kivu; the city is in the middle between the active volcano “Nyiragongo” and a lake filled with methane gaz (I can reassure you, I went swimming on it a couple of times and my skin did not get burn like many would think). Besides, every morning I wake up with a view over the lake and this is probably one of the thing I will be missing the most when I leave the Congo. East Congo is not only about corruption, unfortunately atrocious rapes of babies, children and women to destroy their genital apparatus, violents fights but also about people that constantly live with musics, people that love dancing, dressing up and terribly suffer from a long and painful political crisis. People who have nothing at all and who try to survive from day to day. I do not know Congo well but this region is one of the most beautiful in the country and surely one of the most beautiful and richest places I have seen in Africa. I am not ashamed to say that for the past six months, I have had an overwhelming sense of guilt about them and about the fact that I do not feel like I am contributing in any ways to their well-being.

If one day, you have the opportunity to visit this country, come to the East and you will be pleasantly surprised.

Now, to answer my three questions:
1.       Happiness is so relative, how many of you will be able to tell me that they are fully happy with their lives?
I think I am happy with what I have right now, even though I have not reached the level of happiness I want to and that is part of one of my goal in 2017.

2.       I am currently where I want to be in my life from a professional point of view: each year, I set goals and I am proud enough to realize that for almost the past three years I have achieved all the goals I had set for myself.
From a personal point of view, I am clearly not where I wish I could be and it is only since I arrived here that I have set some goals regarding this “in search of happiness is part of it” (I will talk about it more in a future article).

3.       Regarding my future, as I wrote above, this adventure is teaching me about myself and definitely showing me the paths I should take. At the present time, I know exactly where I want to go, both professionally and personally. Now, all I have to do is to find the right tools to get there.


I hope you will enjoy this article and do not hesitate to leave me comments!





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